ArboleSens
"Sur les chemins de l'Être" Itinérance d'un voyage intérieur

Quand la connexion prend tout son sens


               Le 12 Octobre, 

             Petit coup de mou aujourd'hui. J'ai encore eu beaucoup de mal à dégoter un lodge qui veuille bien de moi. Les propriétaires népalais préfèrent les groupes, sans doute plus rentables pour eux. Mais force de persévérance, j'ai enfin trouvé. Si l'endroit n'est pas mal, l'intérieur est cependant très moyen.

             Je sens mauvais et l'absence de toutes commodités me pèse un peu.

            Mohan m'informe que plus nous allons monter, plus les conditions d'hygiène et de confort seront sommaires. Au regard de ce que je découvre ici, je me demande ce que je vais trouver là-haut?!

            Même si Mohan est toujours présent, nos différences culturelles et sa compréhension limitée du français mettent quelques distances dans nos échanges. Je rêve de chaleur humaine, de chaleur tout court, ah oui....et d'une douche chaude...Aucune depuis que je suis dans les Annapurnas. 

Heureusement que le soleil revient enfin...Je me laisse porter par lui, il m'est véritablement vital. 

           Depuis le début du séjour, j'ai beaucoup de temps pour moi, pour réfléchir. La marche est vraiment un bon outil de méditation. Après toutes ces journées dans l'effort, épurées de confort et d'hygiène, je vois bien que je suis venue vivre une introspection.

             Un peu comme ci, je me préparai à rendre visite à mon être intime, qui se trouve dans les profondeurs de mon ventre, pour y rencontrer mon âme. C'est dans le corps que tout cela se passe, ici à l'endroit du sacré directement relié à mes racines, comme par l'un de ces ponts suspendus du Népal. Je rentre à nouveau dans ma grotte. A l'image de ce que je vis à l'intérieur, les éléments qui m'entourent me rappellent cette partie de moi, cette caverne obscure. Je sais combien il est important parfois de s'y replonger, pour comprendre, lâcher, avancer, guérir et se transformer.

            Les paysages que je traverse, sont faits de terre et d'eau, de forêts denses et humides dans lesquelles de légers filaments de lumière tentent de percer. Je marche sur des terres boueuses, et je m'enlise. Mes épaules alourdies par mon sac me rappellent le poids d'une vie, la mienne. Il est tant de faire le tri, vider, évacuer, tout comme j'ai pu le faire il y a quelques années.

              Je trouve ces ambiances et cette énergie d'une tristesse incroyable. Je connais cette sensation, je tente de lutter contre elle, alors que je sais qu'il me faut l'accueillir, et accepter sa présence en moi. Mais comment amener un peu de lumière dans ce lieu si sombre? Profonde question, mais je me doute que ce n'est pas la plus urgente. 

               Le Népal met le doigt sur une faille qui m'appartient et c'est dans le silence et la méditation que je tente de l'aborder : celle du féminin, de la femme que je suis et qui se transforme, qui fait écho à la maternité, à la mère que j'ai eu et celle que je suis pour mes enfants. Cette question s'abandonne en moi, comme un sentiment d'une profonde blessure, presque karmique. Une lignée féminine à réparer, guérir...Toutes ces connexions, tous ces ponts méritent aujourd'hui, que je les parcoure avec une présence et une conscience absolue. Que va t'il en sortir?

                                                                                          (...)Silence

            Un groupe d'indiens squate devant ma porte. Je les entends aussi nettement que le goutte à goutte du robinet dans les toilettes d'à côté qui refoule, et embaume ma chambre d'un parfum écoeurant et nauséabond.

           Nous y sommes : sans même m'en rendre compte, je suis en train de re-visiter les profondeurs d'anciennes blessures, d'où s'échappe à nouveau cette émotion de dégoût, qui désormais refait surface. 

               Je me demande si cette grotte pourrait se transformer en un lieu de lumière et de paix, d'amour et d'humour : Dégoût...Des goûts...Deg? Où?

La femme que je suis devenue peut, certes s'améliorer, mais je la trouve tellement lumineuse, forte, optimiste, libre. Sacré pied de nez à cette émotion qui tente de me plomber.  Comment amener cette lumière a dévérouiller définitivement toutes ces chaînes : 

Je suis confrontée ici et maintenant à cette émotion de dégoût. Ok :

-La pollution me dégoûte, au Népal et ailleurs

-Lorsque les indiens crachent, partout, tout le temps, tout cela me dégoûte

-L'odeur des toilettes de ma chambre ainsi que la vue de ces sanitaires puants me dégoûtent

          Suis je en mesure de modifier cette aversion pour la rendre plus tolérable? Est-ce que j'en suis responsable?

            Je sais que mes perceptions visuelles et olfactives ont été façonnées par mon histoire, mon passé et par conséquent mes croyances. La manière dont je vis cette émotion face à ces situations, est ma réalité. Mais je suis seule maître du jeu. A moi de changer l'angle de vue.

Ma lumière ne renferme t'elle pas aussi tous ces merveilleux parfums de fleurs ? Tout d'abord la rose, la plus parfumée qu'il soit. Je retrouve sa couleur rouge, et puis la rose aussi...Je sens sous mes doigts, le velour de ses pétales, son parfum magnifique et enivrant...Puis ma lumière est faites de Lilas. En prononçant ces mots, je retrouve le buisson de Lilas dans le jardin de mes parents. Ca sent bon le printemps, les dimanche en famille, mon enfance. Ma pensée s'échappe, et je suis transportée dans les parfums de muguets, ces petites clochettes annonciatrices des jours ensoleillés, puis les oeillets de poète, j'adore ces fleurs là...Je les visualise, les renifle, et là encore, des souvenirs ressurgissent. Et puis vient la lavande, celle qui parfume les haies de mon entrée, dans ces terres des Cévennes. Je vois encore les plus beaux papillons virevoltés entre les tiges, au son des abeilles et des guêpes, sous un soleil doux et lumineux. Et puis, le Tiaré, petite gourmandise des vacances, qui me transporte sur le sable chaud...Humm!

               Je m'amuse à retrouver ces odeurs qui me sont familières, et je me sens capable de baigner dans ces parfums que j'affectionne. Le sens olfactif est un sens que j'ai tendance à minimiser, pour autant, il me semble vraiment très riche pour transformer une ambiance et un état d'esprit. Il nous connecte, nous relie à des souvenirs, ceux d'une enfance, d'une amitié, d'un mari, d'un nouveau né...

Je m'évade momentanément dans ces senteurs printanières, alors que je m'apprête à glisser dans mon duvet désormais parfumé et accueillant.

Belle et douce nuit fleurie.


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