ArboleSens
"Sur les chemins de l'Être" Itinérance d'un voyage intérieur

"Découvertes dans les rues de Katmandou"


         Dimanche 2 Octobre,

          Cette première nuit à Katmandou fut à l'image de la journée, tout en bruit et en mouvements. Des voix, de la musique, les "I love you" d'une très jeune prostituée (j'en déduis), et puis déjà vers 5h30 ce matin, les premiers klaxons qui résonnent.  C'est étrange mais je pense avoir été réellement réveillé par les odeurs décrites la veille. Demain, c'est décidé, je fermerai ma fenêtre...

         Au programme de la journée : le célèbre site de Swayambuhunath et son Stupa! Je sens dans mon corps et dans ma tête comme une vive excitation, à l'idée de découvrir enfin toutes ces images vues et revues dans les livres...

          16h : Je viens de rentrer après plusieurs heures de marche à arpenter la ville de Katmandou avec mon guide : Mohan. Comme la plupart des népalais, Mohan est tout petit, et son sourire ne cesse de s'afficher sur son visage. Son français est plutôt très basique et son accent assez fort. Néanmoins, il semble que cela suffise à nous comprendre dans l'ensemble. Dans tous les cas, Mohan connaît Katmandou comme sa poche, et je dois avouer que marcher dans cette ville sans semer des cailloux comme le petit Poucet pour retrouver le chemin de l'hôtel, a été du luxe pour moi...

          Tout commence à Durbar Square et son palais Royal (devenu musée depuis 10 ans), entouré de ces nombreux temples. A l'image des maisons Newar, ces temples hindouistes nous montrent l'art népalais de la sculpture sur bois. Les Dieux y sont minutieusement ciselés, taillés, modelés. La couleur rouge prédomine et symbolise l'amour divin, la force et la joie. Ce n'est pas pour rien que les népalais s'en badigeonnent sur le front, et particulièrement depuis le début des festivités...

           Dans l'un de ces monuments, vit une petite fille âgée de 5 ans. C'est une déesse vivante : la Kumari. L'histoire raconte que cette enfant est une réincarnation de la déesse Durga, et que durant cette fête d'Indra Jatra, cette déesse confère au roi toute son autorité. C'est en quelque sorte une enfant-Dieu, choisi par le roi.

            Lorsque je "creuse" un peu cette histoire de Kumari, je découvre une réalité bien plus nébuleuse. J'ai lu que cette enfant était choisie par le roi (au moins depuis le 17è siècle mais je pense, selon les ouvrages, depuis bien plus longtemps) afin de montrer au peuple sa bonne foi. Accusé de multiplier les conquêtes féminines et notamment de très jeunes filles, le roi a souhaité montrer au peuple qu'il n'était en réalité que bienveillant et protecteur à l'égard des enfants (et qu'il n'oserait jamais abuser d'un enfant). Et pour se faire, il décida de mettre au rang de déesse vivante, une petite fille âgée de 4/5 ans maximum, jusqu'à l'apparition des premières règles. Cette enfant doit être vénérée, et semble vivre dans l'abondance, et dois respecter plusieurs règles (porter que des habits rouges, ne doit pas sortir de chez elle et marcher sur le sol impur....). Cette petite fille est choisie pour son courage et sa force. Comment? En lui faisant passer un test, celui de "passer toute une nuit dans une pièce sombre avec des masques qui font peur"...Si la petite fille pleure, alors elle n'est pas choisie. 

               Une fois les premières règles, la Kumari est mise dehors, doit se débrouiller pour survivre. Elle ne peut se marier et est littéralement éjectée de son lieu de vie. Elle évolue dans la misère et la pauvreté jusqu'à la fin de ses jours. Depuis quelques années cependant, une rente lui est tout de même attribuée.

              J'avoue que cela fait froid dans le dos, et que mon repère sur la place de l'enfant et la notion de danger sont un peu malmenés! Il existe une KUMARI dans chaque grande ville de la vallée de Katmandou.

              En chemin vers Swayambhunath, mon esprit semble plus léger. On appelle ce temple également le temple des singes. Moins de bruit, de mouvement, et plus d'espace. Un lieu qui invite à la méditation dès les premières marches qui mènent au Stupa. Je sais qu'à cet instant je vis l'un de mes rêves. Je tente de ralentir le rythme et de savourer ce moment, même si Mohan a le pas rapide, et semble peu enclin à vivre le silence dans la contemplation.

Tant pis, je prends mon temps et monte chaque marche une à une.

           Tout en haut, une vue sublime mais brumeuse de Katmandou (pollution oblige).  Les images et les photos ne mentent pas. Au détour de chaque marche : des singes, des drapeaux colorés, le son des moulins à prières. Mohan est hindouiste. Il me dit combien les rituels sont importants pour lui : tourner au moins 3 fois dans le sens des aiguilles d'une montre autour du Stupa, et faire vibrer du bout des doigts chaque moulin à prières. J'expérimente tout comme lui ce rituel religieux. J'entends comme un son très grave sortir de sa gorge....il médite, et répète sans se lasser tout bas les mantras. C'est étrange, mais c'est comme ci ces fréquences sonores parvenaient  encore dans maintenant dans mes oreilles. Je découvre une façon très traditionnelle de méditer, et j'adore ce moment. 

         Mohan m'explique qu'il existe 5 manifestations de Bouddha (Dhyani bouddha). Les 4 premiers correspondent au 4 points cardinaux et sont des portes d'entrée de l'éveil à la conscience divine en nous , et le bouddha central, notre centre, qui permet d'atteindre le Nirvana. Celui ci est la pointe du Stupa. Ils sont indissociables. Ils symbolise les 5 points de la sagesse, les points cardinaux et son centre, les 5 énergies fondamentales (Ether, Air, Feu, Eau et Terre). Je  savais tout ça, mais c'est comme ci je l'avais entendu différemment aujourd'hui : en expérimentant. 

           En rentrant à l'hôtel, je garde les yeux grands ouverts et découvre des scènes de vie du quotidien népalais. Je comprends que la rue est un lieu majeure où les gens se retrouvent, rient, dansent, circulent, mangent, mais également pleurent la mort de leurs proches (j'assiste à mon insu, à la crémation de l'un d'entres eux, et entrevois à nouveau des rituels très différents de chez nous.) 

           Une fois de retour dans ma chambre, le besoin de méditer se fait sentir. J'intègre. 

           L'humain est fait d'une nécessité première de trouver la paix en lui. Certains s'imaginent qu'elle viendra à eux par plus de confort, de matériel, d'argent, de bonne santé...Et les autres se tournent vers la spiritualité. Ce qui est par définition la voie de l'infini. Je prends aujourd'hui conscience de la puissance d'une telle démarche et de son impact pour et dans notre présente incarnation. 

Le repas du soir était comme hier succulent. Un plat tibétain merveilleux, servis par des gens très attentionnés. Un moment de ressource, de calme, de plénitude, comme je les aime. 

Belle et douce nuit...

 


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