ArboleSens
"Sur les chemins de l'Être" Itinérance d'un voyage intérieur

En route vers PATAN...


Le 3 Octobre, 

          La nuit fut merveilleuse, presque plus gênée par les odeurs...Sans doute parce que mon corps et mon esprit s'adaptent (et commencent à sentir le curry). 

          C'est un luxe de se retrouver seule à presque 10000 km de chez moi. Je prends mon temps, j'avance à mon rythme. Je m'écoute, je lis beaucoup et dès que je peux, et surtout je médite. J'emmagasine le calme avant la fureur des rues népalaises. Je me sens tellement bien dans cet hôtel, presque comme un cocon. Les gens semblent naturellement souriants, aimables, attentionnés. Est-ce cela la simplicité? 

           Le traditionnel "NAMASTE" prend forme pour moi. Plus qu'un mot, il devient une philosophie de vie. Dans ce mot raisonne/résonne de la douceur, de l'amour, et même une certaine fluidité. 

            Après le petit déjeuner, la propriétaire des lieux m'a indiqué qu'il existait une terrasse sur le toit. Me voyant souvent un livre à la main, elle me confirme que je peux y aller pour lire. En effet, cet endroit est magnifique. J'y viendrai ce soir.

            Fin d'après midi : Je suis de retour de mon périple "sacré". Tout d'abord j'ai expérimenté mon premier bus local. C'est comique! Pas vraiment d'arrêts, pas vraiment d'horaires, pas vraiment d'organisation, et...pas vraiment de règles de sécurité. Mohan m'a dit qu'ici on achète le permis, on ne le passe pas ! Bref on apprend beaucoup de la vie népalaise lorsque l'on monte dans l'un de ces bus. Tout y est. Le bruit, la pollution, le monde, les échanges, les sourires, la légèreté, les odeurs, la poussière qui entre alors que les portes du bus restent ouvertes en permanence, le chahut, et puis encore les odeurs...

             J'observe l'hyper-investissement du "co-chauffeur", qui gère tout : appeler les gens à monter dans le bus (faire la pub et attirer le client comme un poissonnier sur la place du marché), descendre du bus en marche pour chercher le futur client, guider lorsque les routes sont quasi impraticables, encaisser l'argent, monter les bagages alors que le bus est toujours en marche, notifier au chauffeur qu'il doit s'arrêter ou repartir en cognant fort sur la carrosserie, placer les gens dans le bus, répondre au téléphone, parler et plaisanter avec le chauffeur....MULTI-TACHES! Je ne pense pas que ce jeune homme, à peine majeur, à signer un contrat de travail, et que son patron lui a fourni une fiche de poste...Mais je souris à l'imaginer...Incroyable!

          Dans ce bus, je découvre que les rues de Katmandou sont bien plus calmes le matin. C'est une chance pour moi, car je sais que naviguer au coeur de la foule me prend beaucoup d'énergie. 

         PATAN est attenant à KATMANDOU. Je visite son quartier Durbar Square, ces temples magnifiques et majestueux. De manière assez soudaine, Mohan et moi nous nous retrouvons dans la cour centrale d'une maison NEWAR, où se trouve la Kumari, cette petite déesse.

           Mohan m'a proposé de la rencontrer si j'avais envie, et si cela était possible. J'ai bien sûr accepté, ma curiosité était grande. Etrange sensation sur le seuil de la porte : ambiance un peu glauque, énergie basse. Le temps de quelques minutes à peine, je la découvre, là, assise dans un magnifique fauteuil, habillée et maquillée en rouge et or. Cette petite fille, par opposition à ce que j'ai vu jusqu'à maintenant, n'affiche aucun sourire. Bien au contraire. Elle paraît triste et éteinte. Néanmoins, je m'incline devant elle. Cette petite tend sa main, et de son index, marque mon front d'une empreinte digitale rouge appelé tika (signe de pureté et bonheur). Malgré mes interrogations, je me sens privilégiée d'avoir fait cette brève rencontre, et d'avoir vécu cette expérience. 

                Mohan continue à avancer dans les rues de Patan, et me signale que je suis vraiment endurante. La plupart du temps, je le suis, mon appareil photo à la main, un oeil sur les monuments, l'autre reste fixé sur sa silhouette. Je n'ai même pas son numéro de portable si l'on se perd. Mais ça m'est égale! Je le vois prier les dieux avec pudeur et discrétion. Je l'entends chanter les mantras à chaque pas. Je souris.

                Direction KIRTIPUR, ville reculée sur les hauteurs de Katmandou. Je découvre ici une pauvreté plus affichée. Les routes sont toutes dans un piteux état, les enfants jouent de rien..Quelle avenir pour eux ici? Je reste muette devant ces âmes humaines qui errent sur ces terres polluées. Est-ce cela la sagesse ? Quelle patience et quelle résignation! Je me sens traversée par une émotion particulière face à ces images. Le mot enfermement me vient. Que ferai-je à leur place?  Qu'en est il dans les villages de montagnes ? Il me tarde de le découvrir. 

          Et puis, il y a tous ces animaux dits sacrés. Ils m'apparaissent tellement malheureux et mal en point. Certains sont sacrifiés pour les dieux, et finissent en offrandes, et les autres rachitiques,  errent dans la poussière, parmi la foule et les voitures. Qui les nourrit? Qui les soigne? Je vois que certains chiens et oiseaux mangent les graines déposées en offrandes sur le sol pour faire fuir les démons. Est-ce de bonne augure pour eux? 

           Je me sens touchée par ce que je vois, et tellement étrangère. C'est comme ci mes yeux s'ouvraient encore davantage sur le monde qui m'entoure. Le Népal est un pays où règne une ambiance bienveillante et une dévotion pour les dieux. J'ai l'impression d'une spiritualité "traditionnelle". La place des ces hommes et femmes sur cette terre est imprégnée de cet amour pour VISHNU ET SHIVA, et de tous leurs avatars.

          Je ne suis absolument pas dans ce courant spirituel. J'ai l'impression que les népalais se "dépossèdent" eux-même d'une foi intérieure. Comme ci le mouvement de la conscience n'allait que dans un sens. Quelle est la place du corps et de l'incarnation dans tout cela? 

     En Soirée : La vie est belle. Le plaisir gustatif du repas de ce soir montre combien j'ai avancé personnellement sur la notion de plaisir, et de mon plaisir par la nourriture. La cuisine tibétaine est un régal, les gens de cet hôtel des amours. 

         Aujourd'hui, je me suis sentie forte, libre, disponible à accueillir toutes ces choses nouvelles. J'aime cet endroit pour ce qu'il éclaire en moi. Infinie gratitude pour ce qui est, dans l'ici et le maintenant. 

Belle nuit


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